lundi 26 octobre 2015

Ne boudez pas VOTRE bonheur !



Hermine AKPONNA
Lorsqu’au nouvel an, nous échangeons des vœux de bonheur, quand à un anniversaire ou à un mariage nous souhaitons le bonheur, avons-nous ne serait-ce qu’une petite idée de ce que nous y mettons ? Et lorsque nous le souhaitons à un proche, lorsque nous le désirons nous-même, pensons-nous vraiment que le bonheur soit accessible à tous ? Le croyons-nous véritablement ? Ou le souhaitons-nous juste parce qu’il n’est pas bien de penser, de vouloir le contraire ? Le bonheur que nous nous plaisons à souhaiter, à désirer, semble bien difficile à cerner. La preuve ! Il a fait l’objet d’études en psychologie, psychanalyse, philosophie et autres. Nous nous baserons sur quelques-unes d’entre elles pour mieux comprendre ce concept ; pour en avoir une petite idée.

Du point de vue de l'étymologie, le bonheur est l'aboutissement d'une construction, qui ne saurait être confondue avec une joie passagère. Il ne s’assimile donc pas au plaisir qui est une forme de satisfaction plus limitée et plus ponctuelle. Le bonheur est caractérisé par sa durabilité et sa stabilité ; il désigne un bien-être complet du corps et de l'esprit, tandis que le plaisir concerne plus souvent le corps. Se marier, avoir sa maison, une jolie petite voiture, relèveraient donc plus d’un état de plaisir que de bonheur. Car si j’ai tout cela aujourd’hui et je me dis heureuse, qu’en sera-t-il demain quand je ne les aurai plus ? La conception du bonheur varie selon que l’on soit du camp des optimistes ou de celui des pessimistes. Pour les premiers, les optimistes donc, comme Spinoza, Montaigne, Diderot, Epicure, le bonheur est comme un « état de satisfaction totale » qui est possible voire facile. Pour eux, il suffit pour l’Homme de satisfaire ses désirs naturels et nécessaires pour être heureux. Les pessimistes, comme Rousseau, Pascal, Schopenhauer et Freud estiment quant à eux qu’il est difficile voire impossible d’atteindre le bonheur. S’il est vrai qu’il est le motif de toutes les actions de l’Homme, jamais personne n’est arrivé à ce niveau de satisfaction totale et permanente. D'autres, comme Kant, opposent la recherche du bonheur et la réalisation de la loi morale ; autrement dit on ne peut pas chercher à être heureux en suivant la loi morale. Dans une société où les hommes, les femmes sont régis par des lois, des règles de vie, où ils sont conditionnés, influencés dans leurs façons de se comporter, le bonheur serait alors conditionné par la société, ses lois et ses règles. On ne saurait rechercher son bonheur propre dans ces conditions. FriedrichNietzsche, lui, considère la recherche du bonheur comme une fuite devant le tragique de la réalité, lui préférant l'expérience de la joie. Pour lui, le bonheur est « le sentiment que la puissance croît, qu’une résistance est en voie d’être surmontée. » Il voit dans la puissance la seule voie pour un homme d’avoir le bonheur.

Un élément commun à tous ces points de vue, c’est le bonheur assimilé à un simple état de satisfaction. Ce qui oppose, c’est le conditionnement du bonheur, c’est la durabilité de cet état de satisfaction. Mais l’Homme que nous sommes doit-il se contenter d’aspirer au bonheur sans jamais prétendre l’atteindre ? A quoi bon vivre son quotidien sans jamais pouvoir se vanter ne serait-ce qu’une fois d’être « heureux » ? Je ne suis ni philosophe, ni bouddhiste, ni biologiste …. Mais j’estime que l’Homme peut atteindre le bonheur dans une société dont il a lui-même contribué à écrire les règles et les lois. Par ailleurs, je veux croire, que si j’ai une famille, une maison, une voiture aujourd’hui, au-delà de simples plaisirs satisfaits, c’est un bonheur qui est le mien à l’instant où je le vis peu importe ce qu’il en sera demain. S’il est vrai que ce qui fait le bonheur de Charlie, de Simone ou de Rachel, ne fait pas forcément le mien, s’il est vrai que toutes les actions de l’Homme concourent au bonheur, il serait cruel de prétendre que jamais ses efforts n’aboutiront, même si c’est pour un court instant de sa vie.

Chacun de nous aspire au bonheur. Chacun sait ce qu’il met dans le bonheur auquel il aspire. Je vous invite donc à y croire et à choyer autant que vous le pouvez ce qui fait votre bonheur de l’instant. Peu importe ce qu’il en sera demain. La vie est ainsi faite. Ainsi va la vie.

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